La Camorra napolitaine et la ‘Ndrangheta calabraise sont à l’heure actuelle deux des organisations criminelles les plus dangereuses et tentaculaires, bien que les actions de ces groupes criminels secrets et impénétrables aient longtemps été fortement sous-évaluées en dehors des frontières italiennes. La lutte contre les activités criminelles commence à devenir une question prioritaire dans l’agenda de l’Union européenne en raison de la mondialisation croissante de ces organisations. La traduction joue indubitablement un rôle majeur dans la sensibilisation internationale vis-à-vis du phénomène de la criminalité italienne et des dangers qu’elle représente à l’échelle mondiale. Cependant, la traduction de la législation et des politiques relatives à la mafia au sein de l’Union européenne est en fait fort problématique étant donné que, même si les organisations criminelles ont désormais une portée paneuropéenne et mondiale, aucune définition juridique harmonisée des actes criminels mafieux n’a été jusqu’à présent établie dans l’UE. La nécessité de définir et de traduire le concept de criminalité organisée à travers les cultures constitue le point de départ du débat présenté dans cette contribution. Celle-ci porte en effet sur des aspects plus spécifiques liés à la définition de Associazione di tipo Mafioso (« Délit d’association de type mafieux »), réglementé par l’article 416-bis du Code pénal italien et qui pourtant ne constitue pas un délit dans tous les États membres.